29 octobre 2014

Review litt jap : La Ballade de l'impossible (Murakami)

La Ballade de l'impossible

Haruki Murakami

1987

Résumé fait main

C'est l'histoire d'un gars de 19 ans dont le meilleur ami, Kizuki, se suicide. Il se rapproche alors de la petite amie de Kizuki, Naoko. C'est une fille assez particulière, et d'ailleurs elle n'a pas l'air d'aller très bien, et un jour elle disparait. Alors que notre narrateur essaie de continuer à vivre, il rencontre Midori, une jeune fille pétillante. Mais Naoko a vite fait de revenir dans sa vie, et son cœur balance entre la fille sombre qui le fascine depuis si longtemps et celle avec qui il pourrait être heureux...

Avis perso

Sapristi, les amis... C'est avec énormément de fierté et de dépit que j'ai réussi à terminer ce livre. Pour la petite histoire, ma mère était en train d'essayer de le lire, et puis un jour elle m'a dit "Diantre, je n'arrive à rien, je n'accroche pas ; essaie, toi, peut-être que ça te parlera plus puisque c'est des jeunes." J'ai accepté son offre, car je savais que Murakami est un auteur très connu au Japon, et je me suis dit que ça pourrait être intéressant de comprendre pourquoi. Et donc, tant bien que mal, j'ai lu La Ballade de l'impossible.

Je crois que c'est rare d'avoir envie de donner un bon coup de pied au cul au personnage d'un livre, et de le secouer comme un pruneau. Mais pourtant c'est ce qui m'est arrivé face au protagoniste sans nom de ce roman. Purée mec, passe à autre chose quoi ! Ton pote est mort, sa copine est totalement en dépression, oublie-les et vis, merde ! Pendant plus de 400 pages, et encore des années après (le livre commence 18 ans plus tard et puis c'est un gros flashback, c'est une séquence qui ne sert strictement à rien), le gars fait une fixette aiguë sur Naoko. Il gaspille ses plus belles années à courir après un spectre, c'est vraiment exaspérant.

L'édition que j'ai chopée était celle de France Loisirs, et sérieusement si jamais vous voulez lire ce livre malgré tout, évitez-la à tout prix. C'est une honte, quelle infamie ! Certains choix de traduction sont assez douteux, en particulier niveau bouffe : pourquoi traduire soba par nouilles de sarrasin, ne pas traduire ramen mais mettre un appel de note expliquant vaguement ce que c'est, et ne pas traduire ni préciser certains termes tout à fait obscurs ? De plus, il y a des fautes d'impression, un peu comme si la personne qui avait relu était totalement presbyte : j'ai vu plusieurs fois le mot "monde" écrit "inonde", et de temps en temps il y a. un point qui traine aléatoirement par-ci par-là... Franchement, c'est pas sérieux.

Au niveau du style, rien de particulier à dire. Les phrases sont simples, l'auteur ne semble pas vraiment avoir un style littéraire bien à lui, ou alors c'est la traduction qui ne l'a pas bien retranscrit. Ca se laisse lire, on se laisse emporter dans la vie du pauvre type au gré de phrases courtes et efficaces. Parfois, il y a de longues descriptions un peu pompeuses, et souvent de très longs monologues pseudo-philosophiques que lancent sans aucune subtilité certains personnages. A moins d'être un bon lecteur, en fait, ça peut vite devenir lourd. La Ballade de l'impossible existe en film, parfois croisé sous le titre Nowergian Wood, c'est probablement moins indigeste.

Il paraît que Murakami excelle à insérer des touches fantastiques dans ses romans. Ici, ce n'est absolument pas le cas, tout le livre est d'un réalisme mélodramatique écrasant. On a l'impression de lire un mauvais manga amour/amitié/drame où les personnages emmagasinent problème sur problème dans une exagération hyperbolique. Je suis probablement tombée sur l'exception qui confirme la règle, mais en tout cas ça va être difficile de me faire lire à nouveau des trucs de cet auteur. Est-ce qu'il est toujours aussi défaitiste, pessimiste ?

Quand j'ai finalement refermé le livre, je me suis mise à rigoler toute seule. Non pas que j'avais l'impression d'avoir perdu mon temps, car c'est une expérience grandissante que de survivre à un livre pareil, mais surtout parce que j'ai trouvé le contenu lui-même vain. Les personnages sont censés être au début de la vingtaine, ce qui correspond à mon âge, et pourtant leurs préoccupations me semblaient très loin et irréelles, un peu comme si c'était un vioque qui faisait sa crise de la quarantaine qui l'avait écrit (ce qui est peut-être le cas). Peut-être que je suis déjà passée au-delà de tout ça, ou peut-être qu'en réalité la maturité nécessaire pour apprécier ce roman me manque... Je ne pourrais même pas dire "on verra dans quelques années quand je le relirai" : je pense sincèrement que je ne le relirai pas.

ಠ_ಠ

Ceci est une copie de sécurité de mon article publié sur le forum Belgotaku.
Si vous faites un copier/coller, n'oubliez de citer mon blog comme source. :) 
 

Kaf 

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Vazy lach t comz lol.